Archivage des performances : Otobong Nkanga
Quelle pourrait être une bonne pratique pour conserver des performances d’art plastique ? De quoi est constituée une archive d’un artiste qui réalise des performances, comment décrire ses composantes et les liens que celles-ci ont entre elles ? Comment archiver des performances afin qu’elles puissent être suivies ou étudiées sans avoir besoin de leur présence ou de la participation active de l’artiste ? Est-ce important de capter le processus de création et les diverses performances en termes d’images et de son ? Comment est-ce qu’un public pourrait participer à l’archivage de performances ? Qu’est-ce que ce soin d’archive peut apporter à la pratique artistique en elle-même ? Est-ce qu’il existe de bonnes pratiques ?
De nombreuses questions se posent pour l’archivage de l’art de la performance. Pour cette raison, le CKV a lancé un projet sur l’archivage des performances en collaboration avec le professeur Timmy de Laet de l’Université d’Anvers. Celui-ci repose sur la pratique de la performance de l’artiste plastique Otobong Nkanga (1974). L’objectif du projet est triple :
- Archivage d’un certain nombre de performances d’Otobong Nkanga
- Cartographie internationale des bonnes pratiques et outils, archivage de performances d’art plastique
- Méthodologie pour l’archivage des performances
Otobong Nkanga est née à Kano, au Nigeria. Elle a commencé ses études artistiques à la Obafemi Awolowo University à Ile-Ife (Nigeria) et les a poursuivies ensuite à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Elle réside depuis une dizaine d’années à Anvers. Elle était autrefois artiste résidente à l’Académie royale des Beaux-Arts d’Amsterdam et a terminé son master à Dasarts à Amsterdam.
Dans ses dessins, installations, photos, sculptures et performances, Nkanga s’intéresse aux relations sociales et topographiques avec notre environnement de vie quotidien. En reconnaissant que la notion de « territoire » est un endroit où l’homme n’a pas sa place, elle donne un sens alternatif aux idées sociales d’identité. Nkanga s’interroge sur la structure historique d’un endroit, autant d’un point de vue physique que métaphysique. Elle utilise souvent le terme « constellations » pour faire référence aux différents objets et éléments dans son œuvre. Les constellations sont des modèles ou diagrammes imaginaires avec lesquels elle cartographie les intersections de la nature, de la politique, de l’économie coloniale et de différents événements historiques et géographies.
Son œuvre a fait partie de nombreuses expositions de groupe à l’échelle internationale.
En 2019, deux expositions solo lui ont été consacrées : Acts at the Crossroads, Zeitz Museum of Contemporary Art Africa (Zeitz MOCAA), Cape Town en Afrique du Sud et From Where I Stand, Tate St Ives, Saint Ives, Grande-Bretagne. Elle a reçu plusieurs prix internationaux, elle a notamment remporté le Belgian Art Prize en 2017 et le Ultima beeldende kunst flamand en 2019 en Belgique.
(JS)